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Enseignement du droit

  1. L’enseignement du droit
  2. Les éléments de base de l’enseignement
  3. Les approches
  4. La visite d’un avocat
  5. Les ressources

1. L’enseignement du droit

A) Qu’est-ce que l’enseignement du droit?

Le droit est plus qu’un ensemble de lois et peut être perçu de différentes manières, dépendamment de la perspective philosophique ou de la persuasion politique. L’enseignement du droit est le fait d’augmenter la connaissance des lois mais aussi de comprendre qu’il fait partie de la vie de tous les jours. Cassidy et Yates (1998) ont décrit l’apprentissage du droit en soulevant des sujets tels :

  • la relation du droit et des valeurs fondamentales, des principes démocratiques et des buts et des aspirations de la société;
  • la nature et l’importance de la primauté du droit dans une société démocratique;
  • le rôle du droit dans la famille, l’école, la communauté et le pays;
  • comment, pourquoi et quand les lois changent-elles, comment ces changements nous touchent-ils, le rôle du droit et de ses limitations dans la résolution de conflit.

Le but à long terme de cet enseignement est de former des gens qui sont des citoyens responsables et qui voient l’importance de la primauté du droit. L’idéal est que les gens en viennent à prendre des décisions éclairées et à résoudre des problèmes tout en considérant la loi.

L’enseignement du droit renforce les principes suivants de la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents :

  • le respect des valeurs de la société;
  • encourager la réparation des dommages à la victime;
  • le respect des genres, des ethnies et des différences linguistiques;
  • la participation de la famille et de la communauté;
  • le respect des droits de l’enfant;
  • encourager le rôle constructif des parents et des victimes.

B) Quel est le besoin de l’enseignement du droit à l’école primaire?

Le droit n’est pas réservé à la vie des adolescents et des adultes. Le droit traite des règles et des conséquences qui sont basées sur les valeurs et les croyances de la société. Certains concepts sont familiers aux enfants d’âge scolaire qui sont exposés aux règles, à la justice et l’injustice, à l’autorité, à la coopération, aux préjugés, au respect et au manque de respect et plusieurs autres éléments reliés à la classe et à l’école. Le tableau illustre comment les enfants sont familiers avec les valeurs qui sont présentes dans différents aspects du droit (Cassidy et Yates, 1998).

Les valeurs et les croyances de la société

Le droit

L’enfant sait qu’il doit dire la vérité

L’enfant connaît la valeur de la sécurité

L’enfant   veut   être   respecté   en   tant qu’individu

L’enfant connaît la valeur de la justice

L’enfant sait qu’il est important de tenir sa parole

Les lois contre la diffamation

Les lois sur la sécurité routière

Les droits humains, de la famille, de l’enfant

Le droit d’être entendu par un juge impartial et le droit de faire entendre son point de vue

Le droit relatif au contrat

 

Des études ont montré que les enfants qui sont capables de décrire des comportements appropriés dans des situations hypothétiques ont souvent des comportements inappropriés dans des situations réelles. Les enfants du primaire se réfèrent à des expériences vécues et traitent des situations qui ont différents aspects. Biehler attribue cela à « l’inefficacité des principes de la morale qui met l’emphase sur des concepts abstraits. » C’est pourquoi il est important que les adultes expliquent les raisons pour lesquelles ils doivent avoir un certain comportement. Cassidy et Yates définissent le rôle de l’enseignement du droit comme :

  • aider les enfants à exprimer leurs sentiments et leurs opinions;
  • développer l’habileté d’évaluer de l’information;
  • développer l’habileté de reconnaître l’autorité;
  • aider les enfants à résoudre des conflits;
  • développer une compréhension de concepts tels l’autorité, la diversité, la responsabilité et la justice;
  • explorer les processus de prise de décision et de résolution de conflits autres que « d’aller en cour »;
  • évaluer les valeurs et les attitudes que les individus doivent avoir afin de contribuer positivement au fonctionnement d’une société démocratique.

C) À quoi ressemble l’enseignement du droit dans une classe au primaire?

Le droit est directement lié aux problèmes sociaux, aux valeurs, aux gouvernements, aux prises de décisions et aux relations interpersonnelles. Donc, « il est important de développer un programme d’enseignement qui traite de ces sujets » (Cassidy et Yates, 1998). Ce document est interactif et centré sur l’apprentissage des élèves. Le rôle du professeur est de faciliter l’apprentissage et non de le diriger.

Dans le but de préparer les élèves pour leur participation démocratique dans la société, ils doivent recevoir l’opportunité de participer dans une communauté qui pratique la démocratie à tous les jours (Krierberg, 1993). Les valeurs de la démocratie sont fortifiées lorsque le professeur et les élèves perçoivent l’autorité comme un processus et non comme un absolu. Cela implique que nous devons faire connaître nos intentions et donner l’opportunité aux autres de poser des questions sur les raisons de nos décisions.

Pour les plus jeunes élèves, le droit n’est pas quelque chose qui s’enseigne mais bien quelque chose que nous vivons. Les très jeunes enfants doivent apprendre à reconnaître l’injustice mais aussi que les gens peuvent créer des changements positifs en travaillant ensemble. Souvent, les élèves se voient donner l’opportunité de se rassembler et de discuter des changements possibles, mais rarement ils prennent part au processus de changement. Les enfants peuvent être encouragés à chercher des éléments injustes à l’école. Le professeur peut identifier un problème en particulier ou encore les élèves peuvent en trouver. Par exemples : les élèves ne se sentent pas en sécurité dans la cour de récréation parce que certains élèves y font de la planche à roulettes, l’école n’est pas accessible à un parent en chaise roulante, etc. Les discussions peuvent souvent apporter des solutions.

Afin que les professeurs obtiennent les meilleurs résultats, il est important qu’ils agissent selon leur interprétation du droit.

2. Les éléments de base de l’enseignement

A) Le processus d’apprentissage

L’enseignement du droit encourage l’utilisation d’une approche qui est multidimensionnelle (intégration des actions sociales et académiques) et multidisciplinaire (intégration des concepts dans divers domaines). Ce type d’approche encourage la pensée critique. Apprendre à être tolérant et responsable nécessite que l’élève observe, décrive, pose des questions, analyse et interprète.

M. Fountain parle du processus d’apprentissage dans lequel l’élève commence par la collecte de renseignements, puis l’analyse et termine par la synthèse dans le but de comprendre (c’est l’étape d’exploration). Deuxièmement, l’élève développe une réponse personnelle au matériel étudié et, en écoutant et discutant, il se forme un point de vue et développe une empathie et un sens des responsabilités (c’est l’étape de la réponse). Troisièmement, l’élève explore les solutions pratiques qui pourraient résoudre le problème (c’est l’étape de l’action). Les élèves pourront atteindre ces objectifs en fonction de leur âge et de leur maturité. Cependant, même un enfant de cinq ans est capable d’explorer, de répondre et d’agir.

Cinq concepts peuvent être enseignés comme « une lunette par laquelle l’information est examinée ». Voici une description complète de ces cinq concepts :

I. L’interdépendance

Connaissance : les gens, les évènements, les endroits et les problèmes sont interconnectés. Certains systèmes fonctionnent de manière à privilégier certains groupes et placent les autres dans une situation désavantageuse.

Compétences : les habiletés à coopérer et à travailler en groupes et d’être capable d’évaluer l’efficacité de la coopération versus les approches compétitives.

Attitudes : le respect pour les besoins de tous les membres d’un système (famille, classe, école, communauté, planète).

Liens avec le programme : bâtir une communauté au sein de la classe; créer des rapports interpersonnels par l’exploration, la migration et l’échange.

Concepts de l’enseignement du droit : compter un sur l’autre pour obéir de manière volontaire à la loi (ordre volontaire versus l’anarchie), le droit contractuel (l’achat et la vente).

II. Les images et les conceptions

Connaissance : la connaissance des différentes cultures, communautés et parties du monde. Comprendre les différentes perspectives. Reconnaître les stéréotypes et leurs origines.

Compétences : être capable de détecter les stéréotypes dans les discours, les écrits et les autres formes de médias.

Attitudes : respecter les gens qui ont des idées différentes. Apprécier les différences.

Liens avec le programme : les communautés, les héritages, les représentations (comment les images et le langage font-ils interférence à nos idées, nos valeurs et nos croyances?)

Concepts de l’enseignement du droit : avoir confiance envers le système de justice.

III. La justice sociale

Connaissance : connaître les principes acceptés par les droits humains et la justice; connaître les situations où les droits humains ne sont pas reconnus et où la justice sociale n’est pas disponible.

Compétences : prendre les responsabilités de ces actions; discuter, négocier et comprendre l’opinion des autres.

Attitudes : avoir de l’empathie pour les gens dont les droits n’ont pas été respectés.

Liens avec le programme : apprendre au sujet du droit (de la prise de décision), mais aussi aider les élèves à voir les éléments qui touchent la justice dans leur propre vie, leur maison, leur famille, leur école et leur communauté.

Concepts de l’enseignement : les droits de la personne.

IV. Les conflits et les résolutions de conflits

Connaissance : connaître les différents types de conflit, les causes et les solutions possibles.

Compétences : travailler avec les autres, prendre des décisions, communiquer de manière efficace et résoudre des conflits.

Attitudes : être conscient que les conflits peuvent nous donner des opportunités de grandir et de changer.

Liens avec le programme : améliorer ses habiletés à résoudre des conflits avec des amis, la famille et les professeurs.

Concepts de l’enseignement : la médiation, le contrat.

V. Les changements et le futur

Connaissance : explorer les changements et comprendre pourquoi ils surviennent.

Compétences : être capable de considérer différentes alternatives et de penser de manière hypothétique, d’analyser et d’évaluer des solutions.

Liens avec le programme : la santé et les sciences sociales.

Concepts de l’enseignement : étudier les raisons des changements du droit et le processus de changement des lois.

B) Le développement moral

La moralité affecte les valeurs, les critères et les obligations qui font partie du système social. L’éducation reliée au droit touche en quelque sorte les mêmes sujets. Toutes les lois sont fondées sur la morale et les valeurs humaines. L’application de la loi nécessite une mise en application du public. Donc, pour qu’une loi soit efficace, elle doit être respectée par l’ensemble de la population.

Le développement moral est la progression par laquelle les critères moraux sont compris, respectés et examinés par les gens. L’éducation du droit cherche à faciliter cette progression par une approche holistique du droit. L’enseignement du droit va au-delà de la mémorisation des lois. Il vise aussi la manière dont les lois fonctionnent dans la société et les buts que ces lois tentent d’atteindre. En fait l’enseignement du droit, offre un niveau de compréhension en profondeur et ce en répondant à des questions telles « qu’est-ce que le droit? », « pourquoi le droit en est-il ainsi? », « quel est son fonctionnement », et « est-il efficace? ».

Afin de planifier et de choisir les stratégies et le matériel pertinents pour l’enseignement du droit, vous devez être conscients des attentes des élèves et de leur maturité.

Par exemple, une technique utilisée pour développer le raisonnement moral est la méthode plus-one matching. Au cours de cette méthode, le professeur détermine à quel stade du développement l’élève est rendu, et présente des points de vue qui sont ceux des élèves plus âgés. Cela permet aux élèves de considérer d’autres points de vue.

Lorsque nous parlons du développement de l’enfant, plusieurs noms nous viennent à l’esprit. En voici quelques-uns :

Jean Piaget : Piaget identifie deux étapes du développement moral. La première étape est la moralité de contrainte par laquelle les enfants suivent les règles établies par les autres. La deuxième étape est la moralité de coopération par laquelle les enfants suivent les règles qui surviennent de leurs sentiments intérieurs. Piaget est d’avis que le passage de la première à la deuxième étape est plus qualitatif que quantitatif et qu’il ne se produit pas à un âge en particulier.

La moralité de contrainte : généralement entre 7 et 10 ans. L’enfant :

  • ne comprend pas nécessairement les règles mais tentent de les suivre afin de se faire accepter;
  • déroge souvent aux règles car il ne les comprend pas très bien;
  • perçoit le comportement comme étant bien ou mal;
  • perçoit les règles comme étant inchangeables;
  • croit que la punition n’est pas nécessairement relative au crime;
  • croit que la violence des camarades devrait être punie par une personne extérieure;
  • croit que les enfants devraient se conformer aux règles car celles-ci ont été établies par l’autorité;
  • pour les enfants de 7 à 10 ans, les règles sont souvent sacrées.

La moralité de coopération : généralement entre 10 et 11 ans. L’enfant :

  • commence à voir les règles comme une entente entre deux parties consentantes
  • commence à comprendre pourquoi les règles sont nécessaires;
  • aime faire ses propres règles pour des situations en particulier;
  • croit que les règles sont flexibles;
  • croit que la punition devrait être la restitution du bien ou une souffrance égale à l’acte;
  • croit que les enfants devraient obéir aux règles car il s’agit d’une entente mutuelle pour les droits des autres.

Lawrence Kohlberg : Kohlberg a développé six étapes du développement moral. L’ordre de ces étapes est fixe et les éléments sont séquentiels. Les individus n’atteignent pas nécessairement toutes les étapes du développement moral. La théorie de Kohlberg a été perçue comme « une morale de justice » qui met l’accent sur les droits, l’équité, les règles et la légalité.

La moralité préconventionnelle : d’environ 4 à 10 ans

Stade 1 : punition et obéissance - les conséquences physiques des actions déterminent si c’est bien ou mal. On devrait obéir aux autorités et si on se comporte bien, on ne sera pas puni.

Stade 2 : échange instrumental - obéir à la loi est réciproque. « Tu ne devrais pas voler et personne ne te volera ».

La moralité conventionnelle : d’environ 10 à 13 ans

Stade 3 : conformité interpersonnelle - le meilleur comportement est celui qui impressionnera les autres. « Ils seront fiers de toi si tu es honnête. »

Stade 4 : la loi et l’ordre - les règles sont fixées et respectées pour maintenir l’ordre social. L’autorité doit être respectée.

La moralité postconventionnelle : de l’adolescence à l’âge adulte

Stade 5 : contrat social - les lois sont bonnes si elles protègent les droits des individus. On ne devrait pas y obéir juste parce qu’elles sont des lois. Elles sont ouvertes aux évaluations et sont adoptées par une entente mutuelle.

Stade 6 : principes universels de l’éthique - les décisions morales devraient être fondées sur des principes d’éthique. Tous les éléments doivent être considérés pour prendre la meilleure décision.

Carol Gilligan : Gilligan identifie les étapes du développement moral d’un point de vue différent. Gilligan est d’avis que la description du développement moral décrit par Kohlberg est plus juste pour les adolescents mâles que femelles. Le modèle développé par Gilligan est une théorie du développement moral féminin. Le point de vue de Gilligan est appelé « la moralité des soins et des responsabilités » et met l’emphase sur les relations, les soins, l’harmonie, la compassion et l’oubli de soi.

Stade 1 : survie individuelle - identifie l’égoïsme comme problème principal.

Le passage à l’autre étape mène à la prise de conscience des autres et non juste de soi.

Stade 2 : oubli de soi et conformité sociale- prendre soin des autres et les protéger.

Le passage à l’autre étape implique la réalisation du concept qui veut que pour être en mesure de prendre soin des autres, il faut prendre soin de soi.

Stade 3 : moralité de non-violence - c’est mal d’aider quelqu’un au détriment de quelqu’un d’autre.

C) Le contexte de la classe

Le contexte de la classe fait référence à l’environnement dans lequel les élèves et le professeur interagissent. Plusieurs facteurs ont un rôle : les individus, l’environnement physique, les interactions, les ressources utilisées et la manière dont ces ressources sont utilisées.

Comme mentionné auparavant, l’école joue un rôle important dans le développement et le comportement de l’enfant. Les compétences et les comportements ne peuvent pas être enseignés de manière individuelle, ils nécessitent un environnement.

Le modèle de Lickona identifie quatre composantes qui sont nécessaires pour créer un contexte de classe propice à la compréhension. Les quatre composantes sont dépendantes les unes des autres et doivent être encouragées dans la classe. Ce modèle réunit la cognition, l’effet et le comportement, et nécessite le raisonnement, la compréhension des valeurs, la poursuite des principes moraux ainsi que l’application du raisonnement moral. Les quatre composantes sont les suivantes :

- Développer la confiance en soi et une communauté sociale

Les élèves finissent par se connaître en tant qu’individus, ils se respectent, se protègent, ont le sentiment de faire partie d’un groupe et ont des responsabilités envers ce groupe. Les manières d’encourager ces attitudes sont :

  • des activités pour apprendre à se connaître
  • des discussions de groupe

- Apprentissage coopératif et relation d’aide

  • Le travail d’équipe en petits groupes aide les élèves à se valoriser et à apprécier les autres

- Réflexion morale

Cela implique la lecture, la réflexion, les débats et la discussion.

  • préparer des activités sur un thème précis
  • être conscient des situations qui surviennent souvent dans la salle de classe

- Participer aux prises de décision

Les élèves participent à la liste des règles à suivre dans la classe et de cette manière ils sont responsables des décisions qui influencent la qualité de la classe.

3. Les approches

Ce chapitre traite des approches d’enseignement et des activités qui peuvent être adaptées pour les enfants de la maternelle et de la première année. Le professeur décide de la manière dont il veut utiliser les ressources qui lui sont proposées. Il est évident que ce ne sont pas tous les livres pertinents qui sont énumérés.

Les enfants de la maternelle et de la première année apprennent ce qui est approprié et ce qui ne l’est pas en ayant des échanges avec les autres et en fréquentant l’école. La journée est remplie de situations comprenant les règles, le respect et les responsabilités. Le programme éducatif couvre des sujets tels :

  • la vie familiale
  • la communication
  • la résolution de conflit
  • découvrir les options
  • l’équité
  • les valeurs
  • les similitudes et les différences individuelles
  • le respect
  • l’écoute
  • la coopération
  • se faire des amis
  • les relations dans la classe
  • éviter les situations dangereuses
  • faire et garder des promesses

Ces sujets sont en accord avec les principes du système de justice :

  • le respect pour les valeurs de la société
  • encourager la réparation des dommages à la victime
  • respecter les différences ethniques, de genre et linguistiques
  • l’implication de la famille et de la communauté
  • encourager le rôle des parents et de la victime

Les approches d’enseignement qui ont été proposées sont des bonnes pratiques d’enseignement mais aussi de bonnes manières de présenter et d’examiner les problèmes auxquels les élèves font face dans la classe et dans la communauté.

A) Utiliser la littérature pour l’enseignement du droit

« Enseigner la justice sociale implique un engagement d’identifier, d’explorer et de travailler afin de remédier aux injustices présentes dans la vie des élèves. Ce dont nous avons besoin est un modèle de lecture et de littératie, un modèle qui comprend de la littérature pertinente culturellement et socialement ainsi que des professeurs qui peuvent débuter des dialogues constructifs. »

La littérature est un outil très efficace pour aider les enfants à développer les valeurs humaines dont ils auront besoin au cours de leur vie. Les enfants peuvent apprendre en examinant les conflits et en mettant ces apprentissages en application dans des situations de tous les jours. En faisant des liens avec les personnages fictifs des livres, les enfants peuvent réfléchir au sujet de leurs propres situations. La littérature facilite aussi la perception des points de vue différents. Cela peut aider à comprendre les différences humaines telles les différences politiques, philosophiques, morales, physiques, sexuelles, ethniques, linguistiques et autres.

Les livres illustrés sont d’autant plus pratiques. Ils se lisent relativement vite et à l’aide des images, ils évoquent plusieurs réponses de la part des élèves. En raison du court texte des livres illustrés, le langage est souvent très clair et bien illustré.

Beaucoup des approches d’enseignement et des activités proposées dans ce guide utilisent la littérature pour augmenter la compréhension des concepts et plus particulièrement des principes du système de justice canadien.

B) Les différentes approches

a. Étude d’auteurs

Beaucoup d’auteurs écrivent des livres qui traitent de la justice. La série de livres Benjamin offre des histoires dans lesquelles Benjamin se trouve souvent dans des situations où il ment, prend un objet qui ne lui appartient pas, ou ne joue pas de manière juste avec ses amis.

Lorsque les élèves lisent ces histoires en classe, arrêtez-les et posez-leur des questions. Cela est d’autant plus efficace lorsque le personnage principal se trouve dans une situation où il doit prendre une décision. Les élèves mettront à profit cette activité surtout s’ils utilisent la méthode Penser, Rassembler, Partager. Premièrement les élèves doivent penser individuellement à une solution. Ensuite, ils se placent en équipes pour discuter de leurs idées. Et puis, les équipes peuvent partager la solution choisie avec le reste de la classe.

Les principes de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents : le respect des valeurs, l’implication de la famille et de la communauté, le respect des différences, la participation des parents et de la victime.

b. Déclaration des droits et responsabilités

Pour cette activité, les élèves, les professeurs et les parents participent à la création d’une charte des droits et libertés de la classe. Il s’agit de la première étape au développement individuel et collectif des responsabilités.

Même si l’élaboration d’une charte a été conçue pour les élèves de quatrième année, certaines des étapes devraient être faites avec les élèves de la maternelle et de la première année.

  • la première journée d’école, les élèves partagent leur opinion au sujet de la définition d’une communauté. En classe, avec l’aide du professeur, ils préparent une liste des règles de la classe.
  • le professeur présente les mots : droit, respect et responsabilité. Une discussion de groupe suit.
  • les élèves interrogent leurs parents sur leur interprétation des droits, du respect et des responsabilités.
  • après avoir discuté des trois concepts, les élèves conçoivent une charte des droits et des responsabilités de la classe. Les élèves et le professeur signent la charte avant de l’accrocher sur le mur. Ils doivent aussi en signer une copie qu’ils garderont à la maison. Ces droits et responsabilités sont un point de référence tout au long de l’année.
  • les élèves dessinent une image qui représente le respect à l’école.

Les principes de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents : l’implication de la famille et de la communauté, le respect des valeurs, le respect des différences et la participation des parents et de la victime.

c. Remue-méninges

Les remue-méninges stimulent la pensée et génère de nombreuses alternatives. Toutes les idées sont notées et aucun commentaire n’est fait. Une fois que la liste est faite, les élèves décident des idées qui semblent être les meilleures. Par exemple, le professeur peut demander aux élèves de faire un remue-méninge sur ce que ça veut dire d’être juste, qu’est-ce qu’un droit ou une règle, que fait un avocat ou encore que devraient être les conséquences d’un crime ou d’une action injuste.

Les principes : les mesures extrajudiciaires et le respect des différences.

d. Arbre de la citoyenneté de la classe

Écrivez les mots « citoyenneté » et « aide aux autres » sur le tableau. Lisez un livre pour enfants qui transmet un message sur l’aide aux autres. Discutez du personnage principal et de la manière dont il a démontré un comportement de citoyen.

Dessinez et découpez un arbre sur un carton vert. Accrochez-le au tableau et donnez-lui le titre « Arbre de la citoyenneté de la classe ». Faites un remue-méninge en commençant par la phrase « Je peux aider les autres en…… ». Chaque élève fait une carte et y inscrit une action. Les cartes sont déposées sur l’arbre.

Les principes : le respect des valeurs, le respect des différences et l’implication de la famille et de la communauté.

e. Apprentissage coopératif

Les concepts complexes sont plus faciles à comprendre en travaillant en groupe que de manière individuelle.

L’apprentissage coopératif n’est pas simplement le fait de placer les élèves en équipes pour faire des exercices. Les éléments clés de l’apprentissage coopératif sont :

  • l’interaction en groupe (les groupes sont formés afin d’encourager les comportements de travail d’équipe).
  • les habiletés sociales
  • l’interdépendance positive (les élèves travaillent en équipe afin de supporter et de compléter les idées des autres)
  • obligations personnelles (les élèves sont responsables de leurs actions individuelles et collectives)
  • réflexion (les élèves ont l’opportunité de donner et de recevoir des commentaires)

Dans l’apprentissage coopératif, l’objectif n’est pas nécessairement le consensus. Les élèves doivent travailler en équipe mais pas penser en équipe. Les élèves partagent leurs idées et apprennent à les justifier, à accepter les idées des autres et parfois à changer leur opinion.

Un exemple de l’apprentissage coopératif est le cercle de littérature. Les résolutions de problèmes en mathématiques peuvent aussi impliquer l’apprentissage coopératif.

Exemple relié à l’enseignement du droit : Faites une simulation de procès pour un crime qui s’est réellement produit. Demandez aux élèves d’en venir à un consensus approprié pour la communauté.

Les principes : le respect des différences, l’implication de la communauté et les mesures extrajudiciaires.

f. Tableau

Un tableau est une bonne idée pour les livres. Ce type de tableau met en évidence les causes, les conséquences et les solutions. C’est une excellente méthode.

Titre

le méchant

la victime

les solutions

la conclusion

 

 

 

 

 

 

  1. Faites un tableau pour chaque livre lu.
  2. Placer cinq ou six évènements du livre sur des bouts de papier. Faites-les circuler et demander aux élèves de les remettre en ordre
  3. Discutez des solutions qui ont été utilisées pour traiter avec les méchants. Les solutions sont-elles plausibles? Les conséquences sont-elles bonnes ou mauvaises?

g. Traits de caractère du personnage

Le personnage est un ensemble de comportements personnels et de croyances qui déterminent les pensées de l’individu, les paroles et les actions. Un bon personnage est celui qui manifeste des comportements et des croyances positives. En d’autres termes, c’est lorsque l’individu prend des bonnes décisions sans égard à ses gains personnels. En fait, lorsque l’individu fait de bonnes actions de manière consistante et prédictible.

Même si l’enseignement du droit semble être plus associé aux études des sciences sociales, il est aussi très relié à d’autres sujets. Dans nos efforts pour préparer les jeunes à résoudre des solutions difficiles, les approches de l’enseignement du droit apportent d’excellentes méthodes qui varient de la théorie à la pratique. En fait ces approches peuvent créer un contexte pour plusieurs problèmes individuels ou collectifs. Ces approches demandent que l’individu ait des valeurs, des attitudes et des habiletés qui peuvent en fait être des traits de caractère.

Art Costa a identifié les traits de caractère suivants :

  • persistance : Persister lorsque la solution au problème n’est pas apparente. Cela peut être illustré pour des jeux de rôle et des remue-méninges. Faites une simulation dans laquelle deux ou trois élèves sont opposés par une opinion ou une situation (par exemple, deux élèves ont besoin du même volume pour préparer un devoir). Le reste de la classe se réunit et doit trouver une situation qui sera juste pour les deux parties au conflit.
  • contrôler son impulsivité : Penser avant d’agir. Considérer différentes alternatives et conséquences. Faites une mise en situation où un individu fait un vol. Par exemple une friandise ou le jouet d’un autre élève. Quelles sont les conséquences appropriées?
  • écouter les autres : Écouter les autres en étant compréhensif et empathique. Encouragez l’écoute attentive durant les discussions de classe. Après qu’un élève ait partagé une histoire ou une opinion, demandez à un autre élève de résumer ce que son compagnon a dit.
  • souplesse d’esprit : Les gens qui ont une pensée latérale sont des gens qui peuvent résoudre un problème en utilisant des méthodes variées. Lisez une histoire dans laquelle les personnages font face à un problème. Demandez aux élèves de trouver diverses solutions.
  • métacognition : Prise de conscience de notre propre pensée, et de ce que nous connaissons et de ce que nous ne connaissons pas. Les gens intelligents planifient, réfléchissent et évaluent avant d’agir. La métacognition signifie l’examen et le contrôle de son propre cerveau. En d’autres termes, c’est de penser à notre pensée! Les élèves développent la métacognition en ayant l’opportunité de se questionner et de réfléchir à leur apprentissage et en discutant.
  • vérifier l’exactitude et la précision : Un individu qui fait une erreur et qui ne la corrige pas fait une autre erreur. Demandez aux élèves de jouer au jeu du téléphone (les élèves sont en ligne et un après l’autre ils se chuchotent un message à l’oreille). Voyez comment le message est changé à la fin de la file.
  • questionnement : Soulever des nouvelles questions, des nouvelles possibilités et analyser des anciennes questions sous un angle différent demandent d’avoir une imagination créative.
  • utiliser tous ses sens : Tous les renseignements se rendent au cerveau par des chaînes sensorielles.
  • Ingéniosité, originalité, intuition : Tous les humains ont la capacité d’être créatifs s’ils développent ces capacités.
  • Curiosité et résolution de problèmes : Les professeurs veulent que les élèves soient enthousiastes et passionnés pour l’apprentissage.
  • Prendre des risques : Il est bien de prendre des risques en étant conscient des conséquences. Ce ne sont pas tous les risques qui en valent la peine.
  • Avoir un sens de l’humour : Les gens qui ont un sens de l’humour ont l’habileté de percevoir les situations d’un angle différent et original.
  • Penser par soi-même : Les gens en groupe sont plus puissants, intellectuellement ou physiquement, qu’un individu seul.
  • Apprentissage continu : L’apprentissage est continu et souvent les résultats sont différents.

Exemple : enseigner la « persistance »

Demandez aux élèves de placer les phrases suivantes dans des catégories. Les élèves plus jeunes auront peut-être besoin que vous leur donniez les catégories. Par exemple, dans les phrases suivantes, les élèves pourraient avoir les catégories « essayer » et « laisser tomber ».

  1. Elle a enfilé ses nouveaux patins à glace et s’est dirigée vers la patinoire. Elle est immédiatement tombée, elle est retournée sur le banc, a enlevé ses patins et est retournée à la maison.
  2. Elle est tombée la première fois qu’elle est allée patiner, et a dû essayer huit autres fois avant de réussir.
  3. Il a de la difficulté à mémoriser ses leçons. Lorsque le professeur a annoncé qu’il y aurait un examen vendredi, il a dit « je n’étudie pas, je vais échouer de toute façon ».
  4. Lorsque le professeur a annoncé l’examen de vendredi, il a dit « ah non! je ne suis pas bon pour mémoriser mes leçons! » Mais le soir même, il a demandé à sa mère de l’aider à étudier.

Après que les élèves aient séparé les phrases, demandez-leur de discuter des raisons de leurs décisions et de décrire l’attitude des personnages. Parlez-leur de la « persistance ».

h. Interdépendance

Le but de cet exercice est que les élèves réalisent l’interdépendance qui existe entre les groupes ou les individus dans différentes situations.

Prenez des photos de personnes qui travaillent dans l’école. Par exemple, un professeur, la secrétaire, la bibliothécaire, l’infirmière, etc. Indiquez sur chaque photo le nom et le rôle de l’individu. Ensuite, demandez aux élèves de se placer en paire. Un des élèves joue le rôle de la personne qui aide et l’autre joue le rôle de la personne qui se fait aider. Ils jouent leur mise en situation devant la classe et les autres élèves tentent de deviner qui le personnage joue. Discutez de l’importance de ces individus dans l’école et de leur interdépendance.

Les principes : l’implication dans la communauté et le respect des valeurs.

i. Journal

Le fait d’écrire dans un journal aide les élèves à faire de l’autoréflexion. Le journal est personnel et seulement le professeur peut le lire. Le journal intime aide les élèves à exprimer leurs émotions et à réaliser leurs changements d’opinion. Les élèves de maternelle et de première année peuvent aussi avoir un journal. Ils peuvent dessiner des images et écrire quelques phrases. Le professeur peut aussi les aider en écrivant pour eux. Par exemple, l’élève peut dessiner une personne qui l’a aidé à résoudre un problème.

Le principe : l’implication dans la communauté.

j. Cercle de littérature

Les cercles de littérature sont des petits groupes d’élèves qui lisent un texte et en discutent ensemble. Il peut s’agir d’un livre, d’un livre d’images, d’un poème, etc. L’aspect important du cercle de littérature est que les élèves ont un choix. Ils posent les questions, mais le professeur peut les aider. C’est une opportunité pour les élèves de poser des questions philosophiques. C’est une opportunité de travailler et de penser en équipe. Des points de vue différents sont partagés. La discussion en petits groupes permet à chacun de parler et donc de gagner de la confiance. Ils apprennent à parler de manière respectueuse et à écouter les autres. Il va de soi que la lecture proposée aura aussi un impact sur la discussion.

Les élèves de maternelle et de première année peuvent former des cercles de discussion. Il est important de choisir un livre approprié pour le groupe d’âge et de poser des questions telles :

  • Comment les personnages sont-ils traités dans cette histoire?
  • Comment les personnages viennent-ils en aide aux autres?
  • Les personnages sont-ils en sécurité?
  • Quels sont les comportements des personnages?

Les enfants de cet âge sont aussi capables de poser des questions philosophiques. Ils doivent apprendre comment se comporter dans une discussion de groupe, mais avec de la pratique, ils en sont capables.

Les principes : les mesures extrajudiciaires, la participation de la famille et de la communauté, l’implication des parents et de la victime.

k. Jeux de rôles

Les jeux de rôles impliquent la résolution de problèmes, la prise de décisions et la résolution de conflits. Les élèves doivent « se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre afin d’explorer une situation. Par exemple, il se peut que l’élève doive jouer le rôle du loup dans l’histoire Les trois petits cochons. Les élèves peuvent aussi changer le scénario pour explorer différentes options. Les histoires pour enfants sont d’excellents moyens pour les élèves de s’exprimer. Un autre exemple est lorsque les élèves doivent jouer une situation qui s’est déjà produite.

Les principes : les mesures extrajudiciaires, le respect des différences, l’implication des parents et de la victime.

l. Simulation

Les simulations sont des jeux de rôles qui impliquent des situations se rapprochant de la réalité le plus possible. Les élèves tentent de réagir à un problème qui est susceptible de se produire. Les élèves ont besoin d’information au sujet de la situation, ce ne sont pas eux qui décident de l’histoire. Pour débuter, le professeur devrait présenter un exemple, de préférence avec un autre adulte.

m. Des solutions qui satisfont les deux parties

Étape 1 : Demandez à deux élèves de jouer une situation devant la classe, mais sans offrir de solution. Choisissez un problème familier des élèves tel deux élèves veulent le même jouet.

Étape 2 : Le reste de la classe énumère les solutions possibles.

Étape 3 : Les élèves séparent les solutions possibles en trois catégories :

  • les solutions pour lesquelles les deux parties ont ce qu’elles désirent;
  • les solutions pour lesquelles une seule partie a ce qu’elle désire;
  • les solutions pour lesquelles aucune des deux parties n’a ce qu’elle désire.

Étape 4 : Discutez des différentes solutions. Les principes : les mesures extrajudiciaires

n. Conter des histoires

En général, les élèves sont très attentifs lorsqu’ils écoutent une histoire. Demandez aux élèves de raconter les histoires suivant le procédé de Norfolk (1999) :

  1. Les enfants écoutent une histoire et se font des images dans leur tête.
  2. Les élèves participent à des activités de visualisation afin de « voir » l’histoire.
  3. Le professeur demande aux élèves d’expliquer les décisions prises par les personnages de l’histoire.
  4. Les élèves travaillent en équipe. Un conte l’histoire et l’autre écoute.
  5. En classe, les élèves qui écoutaient l’histoire expliquent ce qu’ils ont aimé.
  6. Les rôles des élèves sont inversés.

Les principes : le respect des valeurs et le respect des différences.

o. Écouter et parler

Écouter et parler sont deux habiletés très importantes que les élèves doivent développer. Voici des exemples de charte :

Parler

Je me sens….

J’ai l’air de….

Je suis entendu….

  • ce que je dis est important
  • les gens me portent attention
  • les gens parlent lorsque vient leur tour
  • les gens sont intéressés par mon opinion
  • les gens se regardent
  • les gens parlent fort et de manière claire
  • je fais partie de la classe
  • les gens sont intéressés par les autres
  • les gens sont attentifs

 

La classe

On se sent…

On a l’air….

On est entendu….

  • des solutions sont apportées
  • on partage les responsabilités
  • les élèves se respectent
  • dans un endroit sécuritaire
  • les élèves ont du plaisir
  • les élèves travaillent et réfléchissent
  • les élèves s’entendent bien
  • les gens écoutent
  • les gens sont gentils

 

p. Penser à voix haute

Le professeur peut faire un exemple de penser à voix haute en lisant une histoire à ses élèves. Par exemple, si le personnage principal de l’histoire se trouve devant un dilemme, le professeur peut penser tout haut et dire « je me demande si… ». Encouragez les élèves à en faire ainsi lorsqu’ils font des travaux en équipe. Une bonne méthode pour inciter les élèves à le faire est de leur demander de débuter leurs phrases par « je me demande si…. ».

q. Les vertus

Il est important que les enfants et les adultes apprennent le langage du respect et des responsabilités. Si nous utilisons tous le même langage pour les mêmes comportements, alors nous pouvons comprendre exactement de quoi les autres parlent. Il y a plusieurs programmes disponibles pour ces « vertus ». Il est important de se rappeler que ces habiletés comportementales ne peuvent pas s’apprendre de manière individuelle, elles doivent être apprises et pratiquées en groupe. L’organisme, Virtues Project International 2001, encourage le développement moral et spirituel des gens de toutes les cultures en offrant des stratégies qui permettent de pratiquer ces vertus quotidiennement.

L’organisme a identifié 49 vertus universelles. Les voici :

1.  L’affirmation de soi
2.  la compassion
3.  l’engagement
4.  la confiance
5.  le courage
6.  la propreté
7.  la considération
8.  la coopération
9.  la courtoisie
10. la créativité
11. le détachement
12. la détermination
13. la diligence
14. l’enthousiasme
15. l’excellence
16. la flexibilité
17. la patience
18. la convivialité
19. la générosité
20. la gentillesse
21. l’obligeance
22. l’honnêteté
23. l’honneur
24. l’humilité
25. l’idéalisme
26. l’intégrité
27. la joie
28. la justice
29. la bonté
30. l’amour
31. la loyauté
32. la modération
33. la modestie
34. l’ordre
35. la paix
36. la persévérance
37. l’objectivité
38. la fiabilité
39. le respect
40. la responsabilité
41. la discipline
42. le service
43. le tact
44. la reconnaissance
45. la tolérance
46. la dignité
47. la compréhension
48. l’unité
49. le pardon

 

Il est important d’être sensible à la culture et à la situation familiale des élèves et ce parce que certaines de ces vertus peuvent ne pas être spécifiques à une culture.

Exemples reliés à l’enseignement du droit :

  1. Inventez un scénario d’un élève qui fait une mauvaise action (ex. voler une friandise ou le jouet d’un ami) et deux réactions : ne pas prendre ses responsabilités et accuser quelqu’un d’autre ou prendre ses responsabilités et tenter de changer le comportement. Faites la mise en situation et discutez-en.
  2. Inventez un scénario d’un élève qui a fait une mauvaise action et a reçu les conséquences de ses actes. Cependant, par la suite ses amis le punissent à nouveau à leur manière. Travaillez avec la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, expliquez les principes de la réhabilitation, de la réintégration et du pardon. Le pardon ne veut pas dire qu’il n’y a pas de conséquences.

Les principes : le respect des différences, le respect des valeurs et les mesures extrajudiciaires.

r. Est-ce juste?

Cette activité est une méthode d’introduire les concepts de la justice et de l’injustice. Demandez aux élèves de se placer deux par deux. Donnez-leur un carton sur lequel est inscrit une situation juste ou injuste. Il peut y avoir des images pour les plus jeunes. Les élèves doivent séparer les cartons en deux catégories : les justes et les injustes. Les équipes se joignent ensuite à d’autres équipes pour en venir à un consensus. Une discussion de classe devrait suivre.

Suite à cette activité, les élèves peuvent discuter des injustices qu’ils perçoivent à la maison, à l’école et dans la communauté.

Les principes : les droits, l’implication de la famille et de la communauté

5. La visite d’un avocat

A) La présentation

Des rencontres avec des adultes qui travaillent dans le système de justice sont une influence positive sur les attitudes des élèves envers la loi. Un usage approprié des personnes ressources dans la classe augmente grandement l’intérêt des élèves. Il va de soi que les adultes ressources doivent démontrer des comportements qui donnent l’exemple et apportent des éléments relatifs à l’enseignement des droits.

Demandez à un avocat de votre communauté s’il est intéressé à donner de son temps aux élèves. L’expérience de l’avocat avec les enfants et la facilité à communiquer devant la classe peut varier. La visite de l’avocat devrait être précédée d’une activité préparatoire qu’il sera important de mentionner à l’avocat afin que son intervention soit appropriée.

Les visites de personnes ressources les plus efficaces sont celles qui ont été bien préparées par le professeur. En plus de l’activité préparatoire, le professeur devrait demander aux élèves ce à quoi ils s’attendent de la visite. Dites-leur que cette personne travaille fort mais qu’elle a tout de même décidé de prendre son temps pour venir leur parler.

Pour présenter l’avocat, demandez aux élèves de décrire le rôle de celui. Demandez-leur de dessiner une image de ce que fait et ce à quoi ressemble un avocat. Ensuite, demandez-leur de partager leur image et leurs pensées au reste de la classe. Il s’agit d’une bonne opportunité pour introduire la notion de stéréotype. Leur perception du travail d’avocat peut apporter des éléments intéressants à la discussion. Ces images pourront ensuite être présentées à l’avocat.

Une activité après la visite de l’avocat est aussi essentielle afin de s’assurer de la compréhension des élèves. Une deuxième visite plus tard dans l’année pourrait aussi être très bénéfique.

B) La visite

L’avocat, comme personne ressource, peut être très important pour l’enseignement des droits à l’école primaire. La présence d’une personne ressource comme l’avocat peut être très efficace si les élèves sont impliqués dans des activités d’apprentissage. C’est donc important que le professeur et l’avocat se rencontrent avant la visite. Voici les éléments qui devraient être pris en compte avant la visite :

  • Quelles sont les attentes du professeur?
  • Quelles sont les règles de la classe?
  • Quel âge ont les élèves?
  • Quels sont les termes et les expressions avec lesquels les élèves sont familiers?
  • Quelle est l’expérience de l’avocat avec ce groupe d’âge?
  • Quel sera le matériel disponible?
  • Comment les élèves poseront-ils leurs questions?

C) Les éléments pour planifier la visite

  • Fixez la date de la visite lorsque la routine de la classe est établie (environ à la huitième semaine de classe).
  • Il est préférable de prévoir la visite en avant-midi. Les jeunes élèves ont habituellement une meilleure attention le matin.
  • Arrivez tôt pour avoir le temps de préparer le matériel.
  • Il est préférable de ne pas rassembler plusieurs classes. C’est plus facile de travailler avec des petits groupes et les élèves ont ainsi la chance de participer.

Leçon 1 : maternelle et première année

Livre : Les p’tits mensonges de Benjamin de Paulette Bourgeois (Les Éditions Scholastic, 1991).

L’habitude de Benjamin de conter des mensonges à ses amis lui a apporté des ennuis. Il a dit à ses amis qu’il pouvait manger soixante-seize mouches en dix secondes. Il sait qu’il en est incapable et doit maintenant faire face à la situation. Il en parle à ses parents qui l’écoutent, mais ne lui donnent pas de solution. Il prend donc la décision de dire la vérité à ses amis.

Les principes de l’enseignement du droit : la vérité, l’honnêteté et l’aide.

Les principes de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents : l’implication de la famille et de la communauté, le respect des valeurs, la participation des parents et de la victime.

Activité préparatoire à la visite
Le professeur peut lire d’autres livres de Benjamin. Dans La trouvaille de Benjamin, celui-ci trouve une caméra et l’utilise avant de chercher à savoir à qui elle appartient. Dans C’est Benjamin qui mène, il apprend que c’est bien de s’excuser après une chicane.

En discutant des histoires avec les élèves, ceux-ci réaliseront que les parents sont là pour aider les enfants.

Activité avec l’avocat

  1. Après que l’avocat se soit présenté et qu’il ait parlé de son travail, il peut demander aux élèves de lui raconter les histoires de Benjamin et les solutions qu’ils ont trouvées. Demandez aux élèves de vous expliquer les principales causes des problèmes de Benjamin; amenez-les à parler de la malhonnêteté et des gens qui mènent pour les autres. Discutez du rôle de l’avocat dans la solution de problème. Donnez des exemples concrets de situations appropriées pour le groupe d’âge.
  2. L’avocat peut lire une autre histoire de Benjamin : Les p’tits mensonges de Benjamin. Au cours de l’histoire, l’avocat peut arrêter et poser des questions :
    • Pourquoi pensez-vous que Benjamin ment ainsi?
    • Que devrait maintenant faire Benjamin?
    • Que devraient faire ses parents?

Après la lecture du livre, l’avocat peut demander aux élèves ce qui s’est passé lorsque Benjamin a menti (il s’est senti seul et paniqué). Expliquez aux élèves que nous faisons tous des erreurs parce que nous voulons impressionner nos amis ou tout simplement parce que nous ne pensons pas avant d’agir, mais qu’il n’est jamais trop tard pour corriger la situation. Parfois, lorsque les gens font des erreurs, ils demandent l’aide d’un avocat.

Activité de suivi
Demandez aux élèves de faire un dessin qu’ils pourront faire parvenir à l’avocat pour le remercier de sa visite. Voici des suggestions :

  • Dessiner l’expression du visage de Benjamin lorsqu’il a menti et lorsqu’il a dit la vérité (avant-après).
  • Faire un dessin de la partie préférée de l’histoire.

Leçon 2 : deuxième et troisième années

Livre : Boucles d’or et les trois ours

Concept du droit : le respect des autres

Les principes de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents : les mesures extrajudiciaires, le respect des valeurs, les peines purgées en communauté, le respect des différences, l’implication de la famille et de la communauté, la réhabilitation et la réintégration.

Activité préparatoire (faite par le professeur)
Lisez l’histoire des Trois petits cochons et parlez du point de vue du loup. Cette histoire donne l’opportunité de discuter des différences d’opinion, de l’influence des médias et des préjugés. Il y a aussi plusieurs autres livres qui discutent des différences d’opinion.

Activité de l’avocat

  1. Après vous être présenté aux élèves et avoir discuté de votre travail d’avocat, demandez aux élèves s’ils ont lu des histoires récemment. Demandez-leur de vous les résumer. Ceci devrait mener à une discussion sur les différents points de vue ainsi que sur l’importance d’écouter les autres.
  2. Dites aux élèves que vous allez leur lire une histoire appelée Boucles d’or et les trois ours. Vous savez qu’ils ont probablement déjà entendu cette histoire mais cette fois-ci, vous aimeriez qu’ils y pensent d’une manière différente. Vous aimeriez qu’ils se mettent à la place des trois ours. Lorsque vous lisez l’histoire, arrêtez-vous une fois de temps en temps et posez des questions telles :
    • Boucles d’or devrait-elle marcher seule dans la forêt?
    • Qu’aurais-tu fait si tu étais passé en face de la maison et que la porte était ouverte?
    • Quelle aurait été une autre fin possible à l’histoire?
  3. Pour terminer l’activité, demandez aux élèves d’énumérer des règles que Boucles d’or a enfreintes et pourquoi avons-nous ces règles?
  4. Discutez des raisons pour lesquelles les gens demandent l’aide d’un avocat et pourquoi c’est important d’utiliser la médiation.

Activité de suivi
Il y a plusieurs activités d’écriture qui peuvent être d’excellentes activités de suivi. Même si vous ne resterez probablement pas jusqu’après l’activité de suivi, vous pouvez demander aux élèves de vous faire parvenir ce qu’ils ont écrit. C’est une excellente opportunité de garder contact (le professeur pourra diriger cette activité).

  • Demandez aux élèves de réécrire l’histoire du point de vue d’un des ours.
  • Écrivez une lettre d’excuses aux trois ours de la part de Boucles d’or.
  • Écrivez une lettre aux parents de Boucles d’or de la part de papa et maman ours.

6. Les ressources

  1. Beck, Andrea, Elliot dans le bain. Markham, Ont., Les Éditions Scholastic.2000.
  2. Beck, Andrea, Le bobo d’Elliot, Richmond Hill, Ont., Les Éditions Scholastic 2000.
  3. Beck, Andrea, Elliot fait un gâteau, Markham, Ont., Les Éditions Scholastic. 1999.
  4. Beck, Andrea, Elliot fait naufrage, Markham, Ont., Les Éditions Scholastic.2000.
  5. Billiet, Daniel et Nicole Rutten, La grande invasion des Mange-Pierre, Boucherville, Qc, École des loisirs, 1990.
  6. Boujon, Claude, La brouille, Boucherville, Qc, École des loisirs, 1990.
  7. Bourgeois, Paulette, Les p’tits mensonges de Benjamin, Richmond Hill, Ont., Les Éditions Scholastic, 1991.
  8. Bourgeois, Paulette, La trouvaille de Benjamin, Richmond Hill, Ont., Les Éditions Scholastic, 1997.
  9. Bourgeois, Paulette, C’est Benjamin qui mène!, Richmond Hill, Ont., Les Éditions Scholastic, 1993.
  10. Bourgeois, Paulette, Benjamin veut un ami, Markham, Ont., Les Éditions Scholastic, 1997.
  11. Brouillet, Christine, Une chauve souris qui pleurait d’être trop belle, Montréal, Qc, La Courte Échelle, 2000.
  12. Coran, Pierre, Émeline qui voit tout, Bruxelles, Casterman, 1995.
  13. Coulombe, Annie, La classe ronde, Vanier, 1993.
  14. de la Fontaine, Jean, Le lièvre et la tortue, Missauga, Random House of Canada, 1994.
  15. Eykel, Marie et Lara Barrington, Boucles d’or et les trois ours, Carigan, Coffrangants, 1995.
  16. Gurney, Nancy, Eric Gurney, Le roi, les souris et le fromage, Paris, Bayard Éditions, 1991.
  17. Jolin, Dominique, C’est pas juste! Saint-Hubert, Éditions le raton laveur, 1992.
  18. Laverdure, Daniel, Gonzague, Le loup végétarien, Waterloo, Ont., Éditions Quintin, 1999.
  19. Lionni, Leo, Six corbeaux, Paris, École des loisirs, 1998.
  20. Munsch, Robert, On partage tout! Markham, Ont., Les Éditions Scholastic, 1999.
  21. Reid, Barbara, L’oie d’or, Markham, Ont., Les Éditions Scholastic, 1999.
  22. Sarfati, Sonia, Crayons, chaussons et grands espions, Montréal, Qc, Les Éditions de la Courte Échelle, 1994.

Ressources en français traduit par PLEA